concernant l’avenir de l’agriculture et des terres agricoles sur le territoire de Brest métropole
Les enjeux environnementaux tendent à occuper une place de
plus en plus importante dans notre actualité, et à devenir, enfin, un enjeu
politique majeur de nos territoires. La consultation des programmes électoraux
en cours de distribution, tend à montrer que cet enjeu n’a échappé à aucune des
équipes candidates.
Bien entendu les enjeux environnementaux constituent une
question complexe, car ils s’inscrivent dans un jeu d’échelles du local au
global, et car ils impliquent tous les acteurs de la société et toutes les
activités humaines. Parmi ceux-ci, l’agriculture figure en première place, tant
du point de vue de sa contribution que de sa dépendance aux changements
climatiques en cours. Or, sur les territoires on observe généralement que
l’agriculture reste soumise aux autres activités, qu’il s’agisse de
développement urbain, industriel ou commercial.
Et on observe un baisse dramatique (mais pas inéluctable
comme semble le montrer le cas de Bohars), des terres agricoles dans l’ensemble
du territoire de BMO.
Chers candidats aux élections municipale, c’est bien à
l’échelle communale mais aussi métropolitaine que vous serez amenés à décider
sur ce sujet majeur qui engage fortement l’avenir du territoire et concerne les
« biens communs » que sont l’eau, l’air et les sols.
C’est la raison pour laquelle nous nous permettons de vous
adresser nos questions au sujet de l’avenir de l’agriculture dans la métropole
brestoise.
Dans les projets urbains, comment envisagez-vous de
prendre en compte les terres agricoles aux abords de la ville, autrement qu’en termes de réserves foncières à
urbaniser ?
Comment comptez-vous faire
appliquer l’objectif « zéro
artificialisation » porté par la région Bretagne et par la loi de
transition écologique (Instruction du Gouvernement du 29 juillet 2019 relative
à l’engagement de l’État en faveur d’une gestion économe de l’espace, NOR :
LOGL1918090J) ?
Seriez-vous prêts à revenir sur
les zonages d’urbanisation, dont la
plupart matérialisent plutôt des héritages anciens que des projets destinés à
répondre aux enjeux contemporains de l’environnement, de l’agriculture et de la
ville (tels que la pérennisation des activités agricoles et le développement de
l’agriculture urbaine) ?
Que pensez-vous de hiérarchiser les exigences au lieu des
objectifs ? i.e. sanctuariser les espaces naturels et les terres agricoles
en tant que bien commun des habitants de la métropole brestoise ; ou bien reconquérir
la qualité des espaces agricoles : protection, voire reconstruction selon
des exigences hautes en qualité des éléments importants (talus, haies,
bosquets, arbres isolés, bocages…), mais aussi reconquête avec des zonages et
règlements ad hoc.
Comment répondrez-vous aux enjeux de précarisation
de l’activité agricole, notamment liés au
manque de perspectives liée à son insécurité foncière et économique ?
Allez-vous assumer votre
responsabilité en utilisant les divers outils
de planification agricole : PEANP-ex PAEN, ZPA, préemption avec la
SAFER pour l’installation de jeunes et d’agriculteurs porteurs de projets
novateurs (ex : microfermes, maraîchage urbain…) en agrobiologie ;
travail avec les acteurs : Chambres d’agriculture, SAFER, EPF, propriétaires
fonciers, DDTM ; soutien aux statuts fonciers alternatifs (SCI, GFA, régie
agricole municipale…) afin de protéger les terres agricoles ; création de réserves foncières pour
l’installation d’agriculteurs bio et de l’animation d’un projet alimentaire
territorial (PAT) pouvant être labellisé par le Ministère de l’ Agriculture?
Comptez-vous valoriser l’argent public immobilisé dans les
réserves foncières, et actuellement non exploitées, par des loyers
significatifs (restitution des terres à des agriculteurs désireux de
s’installer) ?
Quelles mesures vous engagez-vous à mettre en place
vis-à-vis des propriétaires de friches industrielles et commerciales pour en promouvoir la réhabilitation ou la
réaffectation ?
Comptez-vous réhabiliter les friches industrielles du port de commerce
de Brest, avec leur usage notamment en zones logistiques pour du fret
ferroviaire, plutôt que de poursuivre la destruction des terres agricoles pour
un usage similaire en périphérie ?
Que prévoyez-vous pour la
récupération, à ce jour prévue à trop long terme, d’espaces militaires à déclasser ?
Comptez-vous poursuivre l’étalement urbain, source de
destruction de terres agricoles, au détriment d’une politique volontariste de
densification des quartiers existants par exploitation méthodique des terrains
offrant des possibilités de construction soutenables avec comblement des dents
creuses par rénovation du bâti ancien, rachat du bâti existant auprès de
propriétaires inertes, mais aussi végétalisation, dé-imperméabilisation,
respirations, recréation de milieux “naturels” et de biodiversité, de
jardins partagés, de jardins tout court… ?
Associerez-vous les
citoyens non directement concernés par l’activité agricole mais concernés par
l’avenir de leur territoire à ces réflexions ? Comment ?