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Questions aux candidats aux municipales 2020

concernant l’avenir de l’agriculture et des terres agricoles sur le territoire de Brest métropole

Les enjeux environnementaux tendent à occuper une place de plus en plus importante dans notre actualité, et à devenir, enfin, un enjeu politique majeur de nos territoires. La consultation des programmes électoraux en cours de distribution, tend à montrer que cet enjeu n’a échappé à aucune des équipes candidates.

Bien entendu les enjeux environnementaux constituent une question complexe, car ils s’inscrivent dans un jeu d’échelles du local au global, et car ils impliquent tous les acteurs de la société et toutes les activités humaines. Parmi ceux-ci, l’agriculture figure en première place, tant du point de vue de sa contribution que de sa dépendance aux changements climatiques en cours. Or, sur les territoires on observe généralement que l’agriculture reste soumise aux autres activités, qu’il s’agisse de développement urbain, industriel ou commercial.

Et on observe un baisse dramatique (mais pas inéluctable comme semble le montrer le cas de Bohars), des terres agricoles dans l’ensemble du territoire de BMO.

Source : Ministère de l’agriculture, http://agreste.agriculture.gouv.fr

Chers candidats aux élections municipale, c’est bien à l’échelle communale mais aussi métropolitaine que vous serez amenés à décider sur ce sujet majeur qui engage fortement l’avenir du territoire et concerne les « biens communs » que sont l’eau, l’air et les sols.

C’est la raison pour laquelle nous nous permettons de vous adresser nos questions au sujet de l’avenir de l’agriculture dans la métropole brestoise.

Dans les projets urbains, comment envisagez-vous de prendre en compte les terres agricoles aux abords de la ville, autrement qu’en termes de réserves foncières à urbaniser ?

Comment comptez-vous faire appliquer l’objectif « zéro artificialisation » porté par la région Bretagne et par la loi de transition écologique (Instruction du Gouvernement du 29 juillet 2019 relative à l’engagement de l’État en faveur d’une gestion économe de l’espace, NOR : LOGL1918090J) ?

Seriez-vous prêts à revenir sur les zonages d’urbanisation, dont la plupart matérialisent plutôt des héritages anciens que des projets destinés à répondre aux enjeux contemporains de l’environnement, de l’agriculture et de la ville (tels que la pérennisation des activités agricoles et le développement de l’agriculture urbaine) ?

Que pensez-vous de hiérarchiser les exigences au lieu des objectifs ? i.e. sanctuariser les espaces naturels et les terres agricoles en tant que bien commun des habitants de la métropole brestoise ; ou bien reconquérir la qualité des espaces agricoles : protection, voire reconstruction selon des exigences hautes en qualité des éléments importants (talus, haies, bosquets, arbres isolés, bocages…), mais aussi reconquête avec des zonages et règlements ad hoc.

Comment répondrez-vous aux enjeux de précarisation de l’activité agricole, notamment liés au manque de perspectives liée à son insécurité foncière et économique ?

Allez-vous assumer votre responsabilité en utilisant les divers outils de planification agricole : PEANP-ex PAEN, ZPA, préemption avec la SAFER pour l’installation de jeunes et d’agriculteurs porteurs de projets novateurs (ex : microfermes, maraîchage urbain…) en agrobiologie ; travail avec les acteurs : Chambres d’agriculture, SAFER, EPF, propriétaires fonciers, DDTM ; soutien aux statuts fonciers alternatifs (SCI, GFA, régie agricole municipale…) afin de protéger les terres agricoles ;  création de réserves foncières pour l’installation d’agriculteurs bio et de l’animation d’un projet alimentaire territorial (PAT) pouvant être labellisé par le Ministère de l’ Agriculture?

Comptez-vous valoriser l’argent public immobilisé dans les réserves foncières, et actuellement non exploitées, par des loyers significatifs (restitution des terres à des agriculteurs désireux de s’installer) ?

Quelles mesures vous engagez-vous à mettre en place vis-à-vis des propriétaires de friches industrielles et commerciales pour en promouvoir la réhabilitation ou la réaffectation ?

Comptez-vous réhabiliter les friches industrielles du port de commerce de Brest, avec leur usage notamment en zones logistiques pour du fret ferroviaire, plutôt que de poursuivre la destruction des terres agricoles pour un usage similaire en périphérie ?

Que prévoyez-vous pour la récupération, à ce jour prévue à trop long terme, d’espaces militaires à déclasser ?

Comptez-vous poursuivre l’étalement urbain, source de destruction de terres agricoles, au détriment d’une politique volontariste de densification des quartiers existants par exploitation méthodique des terrains offrant des possibilités de construction soutenables avec comblement des dents creuses par rénovation du bâti ancien, rachat du bâti existant auprès de propriétaires inertes, mais aussi végétalisation, dé-imperméabilisation, respirations, recréation de milieux “naturels” et de biodiversité, de jardins partagés, de jardins tout court… ?

Associerez-vous les citoyens non directement concernés par l’activité agricole mais concernés par l’avenir de leur territoire à ces réflexions ? Comment ?