AGIR POUR LE CLIMAT : Excellente idée !

Mais il ne faudrait quand même pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages

Parce que la préservation de la planète est une affaire collective, Brest métropole soutient l’engagement de citoyen.ne.s[1] en les transformant, après formation, en Citoyens du climat.

C’est très bien, et, comme le souligne le vice-président de Brest en charge du plan climat (Sillage, avril 2018), la métropole brestoise est engagée dans la préservation du climat et la limitation des émissions de CO2 (dioxyde de carbone, gaz à effet de serre plutôt performant que nous émettons en quantité).

Donc, l’idée est d’investir des citoyens en ambassadeurs des pratiques vertueuses via une formation en 7 ateliers dispensée par Energence[2].

C’est très bien, mais on peut parier que les résultats en terme de réduction d’émission de CO2 seront quasi nuls, si tant est qu’on puisse les mesurer, par rapport à ce que pourrait obtenir la collectivité en reconsidérant sa politique de consommation d’espace.

Evidemment, c’est important de produire moins de déchets en recyclant. En fait il vaudrait mieux moins consommer : en choisissant les bonnes lampes, en couvrant l’eau qui chauffe (ça c’est malin !), en faisant du vélo, en se disant qu’on pourrait passer au solaire.

C’est quand même un peu du réchauffé (ha,ha,ha !) tout ça, du déjà vu, dit et redit.

Si Brest métropole veut mettre le paquet en terme de frein aux émissions de CO2 sur le territoire, c’est assez simple : il faut garder et conforter la ferme de Traon bihan, au lieu de lui savonner la planche. Pourquoi donc ? Parce que c’est une ferme laitière bio en herbe et en circuits courts.

Une prairie est un puit de carbone, en gros elle piège du CO2. C’est une centrale solaire, en gros elle fonctionne en quasi en autonomie, sans apport d’énergie extérieure : avec du soleil, du CO2 (encore), du fumier et de l’eau. Bref, Traon Bihan bloque du CO2 et en émet peu. Petits bémols, honnêteté oblige, les vaches émettent quand même du méthane, autre gaz à effet de serre, et les pots de yaourt viennent de loin (à quand un producteur local ?). Mais le bilan joue quand même en faveur de la ferme. Et des prairies, la ferme en compte une soixantaine d’ha (le chiffre varie tous les jours en fonction des échanges avec les élus…), avec 70 tonnes de CO2 à l’ha[3], faites le compte.

Et le circuit court (25 km autour de la ferme) et bio, qui implique la transformation du lait à domicile (mmmm, ces yaourts !) et leur transport à proximité génère bien moins de CO2 que des rotations en camions à Penndache.

Toujours dans Sillage, le vice-président avance que la collectivité a sa part à jouer pour améliorer les performances énergétiques. C’est bien ! Alors donnons du sens aux mots en soutenant activement le projet agricole de Traon bihan qui, c’est une réalité, atteint déjà les objectifs de la COP 21. Et, mieux encore, servons-nous-en comme modèle de cohabitation de l’agriculture et de la ville !

Ah oui, on a failli oublier : Traon bihan a été un des lauréats du Prix Climat déclic en 2015.

A bon entendeur !

[1] L’écriture inclusive est incluse dans le texte…

[2] http://www.energence.net/

[3] Voir : http://idele.fr/filieres/publication/idelesolr/recommends/le-stockage-du-carbone-par-les-prairies.html