Pour une agriculture vivante à Brest

Ville et agriculture : une proximité à conserver !

Depuis toujours, la ville s’est nourrie des ressources procurées par la campagne et par ses activités agricoles. A l’échelle de l’histoire de l’homme et de celle de la ville, ce n’est finalement que depuis peu que les sociétés urbaines envisagent de s’affranchir de la campagne (et de la nature !).

Nos relations avec l’agriculture s’étiolent !

  • Notre cadre de vie, de plus en plus urbanisé, et notre mode de vie toujours plus basé sur la mobilité (quotidienne entre logement et travail ; hebdomadaire par nos loisirs et nos pratiques de consommation) nous éloignent toujours davantage de la campagne : nous oublions la genèse des paysages agraires et ne comprenons plus le mode de fonctionnement de l’agriculture ;
  • Les produits agricoles que nous consommons sont de plus en plus transformés et industriels, rendant toujours plus abstraite notre relation avec la production agricole. Pourtant des alternatives existent (le bio notamment…) !

Et vous, vous mangez quoi ? Des plats transformés, conservés, préparés, surremballés, mal bouffisés ? Ou cuisinés par madame (!) ? Et vous les achetez où ? Dans les supermarchés mondialisés, dans les commerces de proximité, dans les circuits courts ?

Par curiosité, allez voir qui mange quoi dans le monde – reportage photo de Peter Menzel & Faith D’Aluisio

La ville avance, l’agriculture recule…

Le tableau et le diagramme ci-dessous, établis à partir des statistiques du ministère de l’agriculture, montrent que, depuis les années 1970, l’agriculture brestoise perd de plus en plus d’exploitations (donc d’emplois), et de terrain.

Evolution du nombre d’exploitations agricoles à Brest depuis les années 1970

tableau_nb_expl

Source : Ministère de l’agriculture, http://agreste.agriculture.gouv.fr

Calculez vous-même la proportion d’exploitations restantes. Evaluez dans combien de temps l’agriculture aura disparue de notre territoire à ce rythme !

 Evolution de la surface agricole utile (SAU en ha)

Source : Ministère de l’agriculture, http://agreste.agriculture.gouv.fr

Source : Ministère de l’agriculture, http://agreste.agriculture.gouv.fr

Ce n’est pas une spécificité brestoise comme le montrent les exemples des autres communes de BMO. On retrouve des tendances similaires à l’échelle du Finistère, de la Bretagne et de la France.

Faites vos propres analyses à partir des données du ministère de l’agriculture !

En s’étalant sans modération, la ville cannibalise ses meilleures terres agricoles !

Voir aussi le blog de Jean-Marc Jancovici : en combien de temps aurons-nous entièrement artificialisé la France ? une analyse à affiner, mais qui pose de bonnes questions !

Définition : L’artificialisation est le processus de modification des surfaces naturelles par la construction d’infrastructures : bâti, revêtement ou stabilisation des sols, mise en herbe, etc. Evidemment, selon l’intensité de transformation du milieu, cette artificialisation est plus ou moins réversible.  Pour en savoir plus, allez ici ou .

Cette artificialisation s’effectue au détriment des espaces naturels, et surtout des terres agricoles qui ne bénéficient pas des mêmes niveaux de protection réglementaire.

Nous devons conserver suffisamment de terres agricoles :

  • pour nous nourrir : à l’échelle de la planète on prévoit 10 milliards d’habitants en 2100 (soit 4 milliards de plus qu’aujourd’hui) ;
  • pour notre qualité de vie : même si nos activités sont moins directement reliées à la terre, nous continuons de fréquenter les espaces ruraux pour nos loisirs, notre ballade du dimanche, pour leurs paysages ;
  • pour l’environnement et la biodiversité : nos terres sont cultivées depuis plusieurs centaines voire plusieurs milliers d’années, les pratiques agricoles participent donc pleinement au fonctionnement des écosystèmes.